As relações raciais e o racismo na configuração do sistema tributário brasileiro

Abstract

Assuming that the Brazilian tax system favors the concentration of wealth and the increase of socio-racial inequalities, this work investigates why taxation in Brazil is consolidated in order to maintain and expand the economic privileges of national elites. Through an interdisciplinary study, it appears that these economic elites are the main beneficiaries of whiteness – which is a system based on the social meaning of race, in which white subjects are put to a clear advantage over non-whites. Therefore, the focus of the study is eminently racial, facing how and how much racial relations and institutional racism contributed to the current formation of the Brazilian tax system. These racially focused questions arise because, even to the detriment of technique, tax collection and constitutional principles, this taxation configuration in favor of whiteness, and to the manifest detriment of the black population, still remains practically untouched. And the most evident manifestation of these distortions found in Brazilian taxation is the application of the principle of ability to pay in reverse: it’s the poorest population (mostly black) that bears the highest tax burden, while the richest (practically all white) proportionally contribute less. Thus, the proposal is to reason the tax system and taxation with focus on racial relations and racism, by exposing cases and evaluating the racist institutional mechanisms used both throughout the national formation and today. More important than evaluating each tax individually, it’s essential to stick to the taxation and political-legal spirit that the State has proposed to defend and apply since the mid-19th century.

En supposant que le système fiscal brésilien favorise la concentration de la richesse et l'augmentation des inégalités socio-raciales, ce travail examine pourquoi la fiscalité au Brésil est consolidée afin de maintenir et d'étendre les privilèges économiques des élites nationales. À travers une étude interdisciplinaire, il apparaît que ces élites économiques sont les principales bénéficiaires de la blanchité – qui est un système basé sur le sens social de la race, dans lequel les sujets blancs sont nettement avantagés par rapport aux non-blancs. Par conséquent, l'objectif de l'étude est éminemment racial, en examinant comment et dans quelle mesure les relations raciales et le racisme institutionnel ont contribué à la formation actuelle du système fiscal brésilien. Ces questions racialement centrées se posent car, même au détriment de la technique, du recouvrement des impôts et des principes constitutionnels, cette configuration fiscale en faveur de la blanchité, et au détriment manifeste de la population noire, reste encore pratiquement intacte. Et la manifestation la plus évidente de ces distorsions que l'on retrouve dans la fiscalité brésilienne est l'application du principe de la capacité contributive à l'envers : c'est la population la plus pauvre (majoritairement noire) qui supporte la charge fiscale la plus élevée, tandis que les plus riches (pratiquement tous blancs) contribuent proportionnellement moins. Ainsi, la proposition est de raisonner le système fiscal et la fiscalité en mettant l'accent sur les relations raciales et le racisme, en exposant des cas et en évaluant les mécanismes institutionnels racistes utilisés à la fois dans la formation nationale et aujourd'hui. Plus important que d'évaluer chaque impôt individuellement, il est essentiel de s'en tenir à l'esprit fiscal et politico-juridique que l'État se propose de défendre et d'appliquer depuis le milieu du XIXe siècle.